Décès de Mark-Oliver Goerbig

Vie de l'université Article publié le 05 septembre 2025 , mis à jour le 05 septembre 2025

Mark-Oliver Goerbig, chercheur du groupe Théorie au Laboratoire de Physique des Solides (Univ Paris-Saclay/CNRS), nous a quittés brutalement ce mardi 2 septembre, à l’âge de 50 ans. C’est un immense choc pour la communauté de physique. Ce décès signe la perte d’un des meilleurs scientifiques de sa génération et d’une personnalité humaine chaleureuse et charismatique.

Né à Hambourg, il rejoint le LPS en 2001, pour travailler avec P. Lederer sur les effets Hall quantiques, thèse co-dirigée avec Cristiane Morais Smith, professeure à l’Université de Fribourg. Il entre au CNRS en 2005 et devient directeur de recherche en 2015. Depuis 2012, il était professeur chargé de cours à l’Ecole Polytechnique.

Mark Goerbig animait le groupe Théorie du LPS et était un membre influent et reconnu du conseil de laboratoire. En raison de sa réputation de pédagogue et de son savoir, il était sollicité par de nombreux étudiant×es désireux×seuses de démarrer un stage, une thèse, un post-doc sous sa direction.

Il était impliqué dans plusieurs programmes de recherche internationaux et avait établi de nombreuses collaborations scientifiques à l’échelle du laboratoire et plus largement de la France ainsi qu’à l’étranger, qui l’amenaient à attirer un nombre conséquent de visiteurs.

Sa réputation scientifique en théorie de la matière condensée, s’est assise sur son expertise de la physique du graphène, de ses dérivés — tels les dichalcogénures de métaux de transitions et plus largement des propriétés électroniques des semi-métaux de Weyl ou de Dirac, notamment sous champ magnétique intense. Ceci l’avait naturellement conduit à s’intéresser aux propriétés topologiques des matériaux, que ce soit sous l’angle des phases de Berry pour la partie électronique ou des textures magnétiques (skyrmions) pour la partie spin. Il attachait une grande importance à mettre en rapport théorie et expérience, si bien que les co-auteurs de ses articles venaient régulièrement de ces deux communautés.

Tous ceux qui ont interagi avec lui ont été frappés par sa grande culture scientifique, la clarté de son jugement, son intuition scientifique hors pair, son aisance mathématique remarquable, sa capacité de travail inépuisable, son don pour la vulgarisation et son intérêt aigu pour les résultats expérimentaux.

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https://www.lps.u-psud.fr/deces-de-mark-oliver-goerbig/