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DESSINE-MOI UNE GLACE DE SPIN

Science et société Article publié le 23 septembre 2020 , mis à jour le 13 janvier 2021

Parler aux étudiants ou à un public plus large de la science en train de se faire dans les laboratoires du de l’université Paris-Saclay, en particulier dans le domaine de la matière condensée ! Voilà le défi relevé par Isabelle Mirebeau et Claudia Decorse, deux scientifiques accompagnées par Aurélie Bordenave pour la mise en images de la recherche

La BD comme outil de médiation

Les étudiants, en particulier en Licence et début de Master, passent chaque jour devant des bâtiments renfermant des laboratoires. Pourtant, ils n’ont souvent qu’une vague idée de la science qui s’y déroule. Ils croisent régulièrement des chercheurs et des enseignants-chercheurs dont l’activité, en dehors de l’enseignement, reste mystérieuse. En quoi consiste le travail d’un chercheur ? Comment se déroule au jour le jour une expérience de recherche ? Autant de questions qui interpellent non seulement les étudiants, mais aussi un plus large public intéressé par les sciences.

De nombreux sujets de recherche font appel à des concepts abstraits, souvent difficiles à appréhender pour les non spécialistes. C’est le cas des recherches menées dans le domaine de la physique de la matière condensée par Isabelle Mirebeau, directrice de recherche au CNRS et Claudia Decorse, Maître de conférences à l’Université Paris-Saclay. Elles sont toutes deux spécialistes d’un domaine très pointu, les glaces de spin ! Un sujet difficile à vulgariser car il fait appel à la mécanique quantique et demande des notions de magnétisme.

Le dessin est apparu aux yeux de nos deux scientifiques comme un vecteur de médiation qui pourrait permettre de relever le défi posé : Raconter la recherche menée sur les glaces de spin. Pour cela, elles se sont entourées d’Aurélie Bordenave, illustratrice. Le résultat est une BD en 10 planches qui concilie la rigueur scientifique et la fantaisie de la dessinatrice.

L’humour pour susciter des vocations

L’humour est omniprésent dans la BD réalisée.

Les dessins nous présentent des personnages haut en couleur, aux expressions tantôt moqueuses et complices du lecteur, tantôt sérieuses, presque professorales. Le support choisi autorise toutes les fantaisies. Les personnages peuvent se promener dans la matière et la BD est parsemée de références à des films connus de tous, superman, star wars… Tout cela aspire littéralement le lecteur dans l’univers créé par les auteures.

Les textes ne sont pas en reste avec un réel contenu scientifique de bon niveau (environ L3) couplé à l’humour de la dessinatrice qui nous fait partager les réflexions d’un stagiaire découvrant cet environnement de recherche.

Les émotions du chercheur sont parfaitement traduites avec ses moments d’enthousiasme, de doute et de lassitude parfois lorsqu’il faut « tout recommencer ». Les 10 planches proposées permettront au lecteur, sous une forme très ludique, de mieux comprendre les différentes étapes de la recherche scientifique. A travers la BD, les étudiants découvriront un sujet actuel d’étude, mené dans des laboratoires de l’université Paris-Saclay. Au-delà de cet aspect, ils pourront mieux cerner comment se fait la recherche et peut-être voir naître en eux l’envie de se confronter, eux-aussi, à la compréhension du monde qui nous entoure.

Un stagiaire en tant qu’apprenti chercheur

Tout au long de cette bande dessinée, nous suivons un étudiant en stage de Master dans un laboratoire de recherche. D’une part, l’identification pour des étudiants n’en est que renforcée mais d’autre part, cela autorise l’utilisation d’un ton moins formel qui permet d’élargir la cible de la BD. Le lecteur découvre, en même temps que le stagiaire, le sujet de recherche qui lui est proposé. Il devient alors spectateur de l’implication de cet apprenti chercheur et de sa progression dans la compréhension du sujet. Si au départ l’incertitude et l’angoisse de ne pas y arriver dominent, au fil des pages, le stagiaire devient peu à peu apprenti chercheur puis véritable chercheur avec une soutenance de thèse finale démontrant le niveau d’expertise atteint.

Cette bande dessinée constitue à la fois un outil de médiation à part entière mais aussi une nouvelle illustration du fait que tout sujet de recherche, aussi complexe soit-il, peut être vulgarisé pour peu que la forme soit à la fois originale et attrayante.

Venez feuilleter la Bande dessinée sur le lien suivant : BD Glace de spin