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Cécile Delattre

 

 

Cécile Delattre, réflexion sur l'écologie à la R&D d'EDF

Cécile Delattre est diplômée d’un Master 2 « Pollutions chimiques et gestion de l’environnement ». Elle travaille à la Direction recherche et développement du groupe EDF sur des problématiques écologiques. 20 ans après son Master, elle se lance le challenge d’un doctorat par validation des acquis et de l’expérience (VAE) qu’elle a obtenu en 2018.

 

Racontez-nous vos missions en tant que « chef de groupe R&D » chez EDF ?

 Je travaille chez EDF depuis 1999, donc depuis près de 20 ans maintenant. Au départ, j’ai rejoint le Groupe au centre d’ingénierie de RTE (Réseau de Transport d’Electricité) et depuis 15 ans je suis à la Direction recherche et développement. En tant que chef de groupe, je manage une équipe de recherche de 20 personnes sur l’écologie (aquatique et terrestre), l’écotoxicologie et les mesures en milieu naturel. Nous menons une réflexion autour d’une énergie toujours plus respectueuse de l’environnement spécifiquement sur les ouvrages de production d’électricité: barrages, centrales nucléaires, centrales thermiques. La mission de l’équipe consiste à identifier, caractériser et réduire les impacts que les ouvrages peuvent avoir sur l’environnement.

L’Administration revient régulièrement vers EDF, comme tout autre industriel, avec des questions très précises sur nos impacts et il faut être en mesure d’y répondre. Il y a donc une anticipation à prévoir de la part des équipes. Nous travaillons via des études de terrain et nous constituons ou contribuons au développement d’indicateurs dans une logique comparative. A chaque fois ce travail est l’occasion d’un rapport de synthèse voire d’une publication scientifique.

Pour donner un exemple, nous avons très récemment réussi, avec l’Université de Toulouse, à caractériser la prédation du saumon par le silure (un poisson introduit pour la pêche sportive) dans la Garonne et à chercher des solutions pour réduire cette prédation. De 1996 à 2016, nous avons analysé les passages quotidiens des silures et des saumons qui empruntent les passes à poissons qui sont équipées d’une station de comptage et d’une caméra vidéo qui filme tous les poissons qui remontent.

Comment passe-t-on de « chercheur » à « manager » d’une équipe de recherche ?

Ce ne sont en effet pas les mêmes métiers. J’ai beaucoup de chance car je supervise les projets phares de recherche et reste présente sur le terrain. J’ai développé mes compétences managériales au fil de l’eau grâce à ma carrière d’abord en tant que chef de projet et désormais en tant que manager.

Quel a été votre parcours de formation ?

J’ai été étudiante à l’Université Paris-Sud au niveau de la Faculté des sciences de 1991 à 1995 où j’ai décroché d’abord un DEUG (équivalent aux deux premières années de licence) en « Sciences de la Nature et de la Vie » puis une Licence 3 en « Biologie ». Ensuite j’ai obtenu un Master 1 en « « Ecologie » et un Master 2 en « Pollutions chimiques et Gestion de l’environnement ».

J’ai un très bon souvenir de mes années à l’Université Paris-Sud avec mon Master 2 nous faisions des études de terrain sur le Plateau de Saclay au niveau des rigoles et des étangs. On l’oublie mais le Plateau de Saclay permettait dans le passé d’alimenter les bassins du Château de Versailles, on y retrouve un système de drainage des eaux très technique et riche en biodiversité.

J’ai gardé contact avec le Master 2 grâce à l’association des étudiants et diplômés de la formation qui se nomme POLLEN, ainsi qu’avec les anciens de ma promo (nous étions la promo 3 !).

Avez-vous trouvé du travail dès la sortie de votre Master 2 ?

J’ai enchainé différents CDD mais cela a été vraiment synonyme pour moi d’épanouissement car à chaque fois cela a été l’occasion de découvrir une nouvelle entreprise, une nouvelle équipe, de nouvelles missions, et de nouveaux process.

Je suis rentrée à la Lyonnaise des eaux où j’ai fait trois centres techniques différents. J’ai d’abord travaillé sur Bordeaux, puis Biarritz et enfin en région parisienne. J’ai également travaillé en bureau d’études au Maroc. Ensuite j’ai rejoint EDF.

Vous avez décidé d’obtenir votre thèse en Validation des Acquis et de l’Expérience. Comme désormais l’Université Paris-Saclay permet de passer son doctorat en VAE, parlez-nous de ce challenge que vous avez réussi ?

J’ai en effet obtenu mon doctorat 20 ans après mon Master 2 ! Je l’ai passé en 4 ans car j’ai commencé à me renseigner en 2014 et j’ai été diplômée en 2018. Et c’est en effet un challenge puisque je l’ai obtenu tout en travaillant chez EDF.

Passer un doctorat en Validation des Acquis et de l’Expérience signifie que j’ai validé un diplôme par l’expérience acquise pendant mes années de chercheur. J’ai commencé par rédiger un dossier argumentant la demande puis j’ai présenté cette argumentation devant une commission de l’école doctorale. J’ai ensuite rédigé un rapport scientifique synthétisant mes principales publications. Ce document portait sur « L’évolution à long terme des peuplements aquatiques dans les fleuves français ». Et enfin, j’ai soutenu l’ensemble du dossier devant un jury. Il faut parvenir à s’octroyer du temps dans son agenda pour les périodes de rédaction. J’ai fait cela par cycle, le soir et les week-end. Cela a été un vrai plaisir, j’avais envie d’une validation par mes pairs de mon travail de recherche mené jusqu’alors et puis cela me sert pour l’international. Enfin c’était un défi personnel que j’avais envie de relever. Un point qui n’était pas négligeable est que je n’ai pas eu besoin de retourner sur les bancs de l’Université car cela aurait été trop chronophage. J’ai surtout travaillé depuis chez moi. En fait le plus compliqué fut mon dossier de candidature car il m’a fallu rédiger tout un argumentaire expliquant pourquoi je voulais obtenir un doctorat en VAE.

Cécile Delattre, une diplômée de retour sur le campus de l’Université Paris-Sud à l’occasion des Midi de l’Emploi :

 

Mardi 20 novembre 2018, Cécile Delattre acceptait de revenir sur son ancien campus pour présenter son parcours professionnel dans le cadre des Midi de l’Emploi, rendez-vous régulier qui a pour objectif de mettre en relation des professionnels et des étudiants de l’Université Paris-Sud. Expliquer son métier, présenter son entreprise, revenir sur son parcours, donner des conseils en matière d’insertion professionnelle, les échanges sont toujours riches de sens. Les diplômés de l’Université Paris-Sud sont les premiers à y participer avec le plaisir de rencontrer des promotions issues des mêmes formations et bien sûr le bonheur de revenir sur le campus.

Organisé par la Direction de l’Orientation professionnelle et des Relations entreprises de l’Université Paris-Sud, ce cycle de rencontres remporte à chaque fois un franc succès.

Comment avez-vous pris connaissance des midis de l’emploi ?

Darya Loyola qui est chargée des relations entreprises de l’Université Paris-Sud est régulièrement en contact avec les RH d’EDF R&D. Elle recherchait le témoignage de quelqu’un ayant une formation « Biodiversité », travaillant sur un poste en lien avec cette formation et intégrant une dimension « recrutement ». L’idée était de présenter mon parcours, mon métier, mais aussi les processus de recrutement dans une entreprise comme EDF spécifiquement pour la Direction R&D. La Direction R&D effectue la majorité de ses recrutements lors d’une campagne qui a lieu généralement au premier semestre.

Les offres d’emploi sont publiées sur le site https://www.edf.fr/edf-recrute.  Les candidats doivent postuler en ligne.  Une pré-sélection est réalisée par des cabinets de recrutements.

Les candidats retenus par les cabinets sont ensuite convoqués pour des entretiens devant des jurys de la R&D composés de managers et représentants RH ; s’ils sont retenus lors de cette dernière étape ils sont informés sous 48 h.

Qu’est-ce qui a motivé votre venue ?

C’était l’occasion de revenir sur mon campus, d’expliquer mon parcours pour montrer que rien n’est figé dans une carrière. Je suis vraiment contente car il y a eu pas mal de questions de la part des étudiants. Je suis intervenue aux côtés d’un autre professionnel issu davantage du milieu des PME et c’est intéressant d’évoquer les différences avec un grand groupe comme EDF.  Je suis ici pour partager la passion de mon métier , contrairement à ce que l’on pourrait penser les milieux aquatiques sont en meilleur état car depuis les années 80 les stations d’épuration et le traitement des eaux sont de plus en plus performants et on assiste à un retour de la biodiversité avec des espèces qui reviennent.

 

 

Interview de Sabine Ferrier, 
Chargée du réseau des diplômés de l’Université Paris-Sud, 
Direction de l’orientation professionnelles et des relations entreprises.

 Pour toute information sur le réseau des diplômés de l’Université Paris-Sud, vous pouvez contacter
Sabine Ferrier, chargée des relations diplômés à la Direction Orientation Professionnelle et Relations Entreprises :
alumni.parisudien@u-psud.fr, 01 69 15 33 29 (Bâtiment 330 campus d’Orsay).