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Jérémie CALAIS

VAE Doctorat

 

Docteur ‘s Sciences, décembre 2023, ED Electrical, Optical, Bio-Physics and Engineering de l’université PARIS SACLAY par la voie de la VAE.

 

Merci d’avoir accepté de partager votre expérience aujourd’hui avec le service de la formation continue de la Faculté des Sciences d’Orsay.

Vous venez d’obtenir votre doctorat en Sciences  au sein de l’Ecole doctorale Electrical, Optical, Bio-Physics and Engineering (EOBE) de l’université PARIS SACLAY et ce, par la voie de la validation des acquis de l’expérience.

Quelle est votre activité professionnelle à ce jour ?

Je m’appelle Jérémie Calais, j’ai 38 ans, je suis médecin chercheur spécialisé en médecine nucléaire et oncologie. Je travaille à Los Angeles où je dirige un programme de recherche clinique à l’Université de Californie de Los Angeles (UCLA) depuis 2016.

Quel a été votre parcours professionnel ?

J’ai d’abord terminé ma formation de médecin nucléaire (internat-assistanat-clinicat) et j’ai aussi un peu exercé comme praticien dans des centres privés, puis j’ai rejoint UCLA en 2016 pour y faire de la recherche translationnelle et clinique. Ma thématique de recherche concerne la théranostique : l’utilisation combinée d’agents radiopharmaceutiques de thérapie et d’imagerie ayant la même cible moléculaire. J’enseigne également à l’université dans ma discipline en qualité de professeur associé.

Quel a été votre cheminement qui vous a conduit à faire valider votre expérience ?

Une carrière académique de médecin chercheur aux US ne nécessite pas forcément d’obtenir un PhD. C’est une différence majeure avec le système Français. En France, un médecin qui souhaite se diriger vers la recherche scientifique et l’enseignement académique dans le supérieur, doit se destiner au doctorat ‘S sciences, puis obtenir l’habilitation à diriger des recherches (HDR). Aux USA, j’ai pu gravir les échelons sans ces prérequis. Cela fait plusieurs années que je travaille en tant qu’investigateur principal de nombreuses études de recherche et que je manage une équipe de recherche de plus de 10 personnes.

Le réseau professionnel est à l’origine de mon projet. Une médecin-chercheur française, travaillant dans la même discipline à New York et préparant son retour en France m’a pour la première fois parlé de la procédure doctorat par VAE. Elle m’invitait à faire partie de son jury de thèse (ce qui n’est pas arrivé vu que je n’avais pas les diplômes français requis). Par la suite, je me suis renseigné auprès de mes contacts académiques français afin de savoir si je pouvais obtenir le doctorat par VAE. J’ai reçu des avis très favorables quant à la qualification pour la thèse par VAE des travaux de recherche que je réalise à UCLA. J’étais en mesure de faire reconnaitre mon expérience professionnelle américaine par le système français.

Je n’ai pas de projet de retour en France à court ou moyen terme. Mais il n’est pas impossible que je sois amené à revenir en France un jour. Dans ce cas, le PhD me sera nécessaire si je veux postuler à des postes académiques. Je réalise ma VAE de niveau doctorat par sécurité… au cas-où.

Comment avez-vous connu la VAE de niveau doctorat ?

C’est par le «bouche à oreille » que j’ai appris que le Doctorat pouvait s’obtenir par le biais de la VAE. La procédure n’est pas connue. Il m’a fallu entreprendre un travail de recherche et de communication afin de construire mon dossier de candidature. La démarche VAE de niveau doctorat commence bien avant de s’inscrire en réalité. Contacter son réseau professionnel en France, se renseigner sur l’Ecole doctorale à cibler, établir le contact avec le responsable de l’école doctorale afin de construire le projet et s’assurer de sa faisabilité.  

Clairement, la Validation des Acquis de l’Expérience de niveau Doctorat gagnerait à être davantage présentée et connue, en tout cas aux médecins-chercheurs n’ayant pas de PhD. Car je pense que la VAE est une vraie sécurité pour un médecin chercheur allant exercer à l’étranger, de pouvoir revenir en France sans perdre le bénéfice de son expérience passée à l’étranger.

Avez-vous rencontré des difficultés durant votre démarche VAE ?

Avant même de candidater, j’avais en main l’une des clefs pour réussir ma VAE et obtenir un avis favorable de la part de l’Ecole doctorale : j’avais obtenu un avis informel favorable de la personne qui deviendrait mon directeur de thèse et qui pouvait m’introduire auprès de son école doctorale affiliée, déjà ciblée au regard de mon expertise et thématique de recherche.

Il est clair que sans ce contact, obtenir une autorisation d’inscription en doctorat par la voie de la VAE aurait pris beaucoup plus de temps : j’aurais dû aller à la pêche, toquer à la porte des universités et de différentes écoles doctorales à l’aveugle.

La rédaction du dossier de candidature a constitué un gros travail de synthèse, mais le format du document de recevabilité est clair et donne un plan de travail établi. Par contre, l’inscription sur la plateforme dématérialisée des candidatures au doctorat est plus complexe, ou moins claire, probablement parce que non adaptée aux profils des candidats à la VAE. Il est clair que la procédure gagnerait en clarté si celle-ci était explicitée « step-by-step » : information – candidature – inscription à l’ED – rédaction du mémoire ­ désignation du jury – soutenance – diplomation et attestation de réussite etc … C’est en cela que l’accompagnement méthodologique peut nous permettre de gagner du temps.

En ce qui concerne l’écriture du manuscrit, ce n’est pas le plus difficile. En principe, les travaux sont déjà faits, déjà publiés. Bien sûr, les sections d’introduction, discussion et de transitions restent à rédiger et la formalisation du document final prend tout de même du temps.

Si l’on considère le temps de préparation en amont de ma candidature, le temps que j’ai consacré à la réalisation de la VAE est partagé à 60% dans la préparation de mon projet et rédaction des dossiers de candidature, et à 40% pour la rédaction du mémoire. Il aura fallu environ 18 mois au total pour clôturer complètement l’exercice.

Si vous deviez conseiller un futur candidat dans sa démarche de VAE-DOCTORAT, que lui diriez-vous ?

Normalement, une personne considérant cette démarche a déjà réalisé des travaux de recherche qualifiant pour un doctorat de sciences. Le travail est donc de constituer le dossier de candidature et de convertir les travaux réalisés au format de thèse. Je pense qu’il n’y a pas de raison de ne pas le faire. La quantité de travail est non négligeable mais tout à fait absorbable pour quelqu’un qui a arrivé à ce niveau de qualification. Il est préférable de compter 18 à 24 mois permet d’aller à son rythme sans se mettre dans le rouge avec d’autres obligations professionnelles. Enfin Il me parait important d’établir le contact au sein d’une école doctorale afin de faciliter le processus d’accès.