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portrait de diplome David Khuat-Duy, Fondateur et PDG d’Ivalua

David Khuat-Duy, Fondateur et PDG d’Ivalua

David Khuat-Duy est le fondateur d’Ivalua, un des leaders mondiaux du marché des solutions de gestion des achats, dont le siège social est en France mais dont le rayonnement est international. Nous l’avons interviewé depuis l’un de ses bureaux américains dans la Silicon Valley afin de revenir sur son parcours de l’Université Paris-Saclay à la réussite entrepreneuriale d’Ivalua.

Quel est votre parcours de formation ? Pourquoi avoir choisi l’Université Paris-Saclay ?

Originaire de Gif-sur-Yvette, je suis diplômé d’un BAC S et passionné par les mathématiques. Après mon BAC, j’ai poursuivi avec deux années de classes préparatoires aux grandes écoles Maths Sup/Maths Spé, puis je suis rentré à l’Ecole Polytechnique. Ensuite, j’ai souhaité compléter mon parcours par une formation en mathématiques théoriques. Je me suis donc inscrit à la Faculté des Sciences d’Orsay pour suivre un DEA, aujourd’hui un Master, en mathématiques pures.

J’ai choisi l’Université Paris-Saclay pour la force de sa réputation. J’en garde un excellent souvenir notamment grâce à la qualité des enseignements, je pense aux professeurs Claude Viterbo ou encore Philippe Thieullen. J’ai d’ailleurs effectué mon stage de fin d’étude dans un des laboratoires de l’université : l’Institut Physique Nucléaire (IPN) d’Orsay où j’ai travaillé sur deux matières qui me sont chères : les mathématiques et la physique. Mon directeur était Patrizio Leboeuf. Le stage était à cheval sur les deux matières et m’a offert une excellente base de travail et de réflexion pour la suite de mon parcours autrement dit une thèse sur la théorie du chaos en physique quantique.

Que retenez-vous de votre Master en mathématiques obtenu à Paris-Saclay ?

C’est inexorablement une belle période de ma vie qui incarne le moment où j’ai étudié les mathématiques de la manière la plus avancée et la plus complexe. Concrètement cela m’a permis de constater que quelque chose qui peut paraitre très « compliqué », ne l’est pas forcément. Dans une vie d’entrepreneur, ce n’est pas un détail ! Cette formation m’a offert la possibilité d’analyser les problèmes de façon rationnelle, en prenant de la hauteur, loin de l’émotion ou du politique. Beaucoup d’obstacles n’en sont pas réellement.

Vous avez démarré votre parcours professionnel, après le stage à l’IPN d’Orsay, chez PwC en tant que consultant. Peut-on revenir sur cette période ?

Après ma thèse obtenue en 1996, j’ai rejoint les bureaux de PwC Paris. Cela a été l’occasion d’une première expérience dans le monde de l’entreprise. J’y ai découvert les technologies notamment tout ce qui touche aux systèmes d’information (SI) et les métiers du conseil. J’y suis resté moins de 4 ans puisqu’en 2000 j’ai fondé Ivalua. Cela a été une expérience formatrice. PwC est ensuite devenu un des clients d’Ivalua, une vraie reconnaissance qui a beaucoup compté !

Pouvez-vous nous présenter Ivalua ?

J’ai lancé Ivalua en 2000, seul, en proposant sur le marché, un logiciel pour la gestion et l’optimisation des achats. L’entreprise s’est construite rapidement, auto-financée par le premier client. J’ai démarré à Courcelles-sur-Yvette dans une pépinière d’entreprises. J’ai ensuite installé mes bureaux à Orsay. J’y suis resté de 2004 à mars 2020, année qui a signé un départ sur Massy.  Nous avons parallèlement investi le marché américain, et c’est le contrat avec Whirlpool qui a fonctionné comme une caisse de résonance pour nous permettre de nous développer sur ce continent puis au-delà !

Quel est le quotidien d’un chef d’entreprise ?

La vie de PDG est une course de fond, il faut y aller étape par étape en sachant que chacune est clé. L’internationalisation d’Ivalua, a été une de ces étapes, nécessaire pour continuer à grandir face à la concurrence. Un des secrets de la réussite pour un entrepreneur est de savoir faire des allers-retours entre le fait de savoir prendre de la hauteur notamment pour les décisions stratégiques tout en restant proche du produit pour les décisions terrains.

Ivalua a été classée au NEXT40, le classement des 40 entreprises françaises les plus prometteuses en 2019. C’est une reconnaissance de plus pour vous ?

Le classement au NEXT40 fait suite à une levée de fonds et c’est bien entendu une bonne nouvelle. Nous avons lancé la première levée de fonds en 2011, puis une seconde en 2017, et une troisième et dernière en 2019. Cette dernière levée de fonds nous a valu le statut de licorne et une entrée dans le NEXT40. La première levée de fonds avait pour but de se lancer aux Etats-Unis avec la création de nouveaux bureaux, les suivantes sont des sources d’investissements qui permettent de structurer la croissance et de davantage se développer. Aujourd’hui nous comptons plus de 600 employés et plus de 350 clients avec 16 antennes dans le monde. C’est un vrai changement d’échelle par rapport aux débuts d’Ivalua.

Quels seraient vos conseils pour nos étudiants qui ont l’esprit d’entreprendre ?

Le premier conseil serait que chacun comprenne que fonder une entreprise est une course de fond. Il ne faut pas céder à l’impatience. L’idée est qu’il vaut mieux prendre son temps pour poser de bonnes fondations et de bonnes bases plutôt que de vouloir partir trop vite pour mieux échouer plus tard.

Les bases sur lesquelles on lance une entreprise sont stratégiques mais il faut aussi avoir en tête une direction, des objectifs, un point d’horizon. Pour ma part, j’aurais tendance à dire qu’il ne faut pas se poser de limite justement et d’envisager dès le lancement de son entreprise ce que pourrait être le business à une échelle mondiale. La compréhension du marché mondial est un vrai avantage, si l’on peut bénéficier d’une expérience professionnelle à l’international avant de se lancer, c’est un atout. Je n’ai pas eu cette chance et cela m’a un peu manqué justement !

Le dernier conseil serait de s’entourer de personnes de confiance. C’est une valeur maitresse dans laquelle je crois énormément. Une collaboration avec quelqu’un qui a les bonnes compétences mais en qui l’on a pas confiance, ne sera pas forcément la collaboration la plus fructueuse ! La confiance permet l’écoute qui est importante. Il y a justement un équilibre à trouver entre écoute des conseils des autres et convictions personnelles. Il faut avoir un parti-pris, croire en son projet car on ne peut diriger une équipe que si l’on sait là où l’on va !

www.ivalua.com

 

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